« Sammy » rejoint le Musée de La Poste
L’œuvre
Le 22 mars a eu lieu la cérémonie de dévoilement de l’œuvre Sammy de Mohamed Bourouissa en présence de l’artiste.
Sammy (sublimation sur carrosserie, sublimation sur aluminium, acier et rivets - 120 x 120 x 35 cm - 2021), du nom du jeune homme qui y est représenté, rejoint ainsi les collections du Musée de La Poste dont une partie du fonds est consacrée à l’art moderne et contemporain.
Elle sera exposée durant quelques mois dans l’espace d’accueil du musée, visible de tous.
Sammy est issu de la série de portraits « Horse Day », fruit de plusieurs mois passés par l’artiste à Philadelphie, dans Fletcher Street, là où évolue une communauté de « black urban cowboys » qui s’approprient l’espace urbain du haut des chevaux qu’ils élèvent, détournant ainsi les codes du western. L’artiste a imprimé, sur des capots d’automobiles, les portraits des protagonistes.
C’est à cette même série qu’appartient l’œuvre Zamer (2016) qui avait été choisie pour l’émission d’un timbre-poste en 2020. Avec ce timbre, Mohamed Bourouissa donne de la visibilité à ceux qui étaient jusqu’ici ignorés de cette forme de représentation officielle.
Le Musée de La Poste, qui est le dépositaire unique de toutes les archives de fabrication des timbres-poste, s’emploie à faire entrer, chaque fois que possible, les œuvres ayant inspiré les créateurs de timbres dans ses collections. C’est dans ce cadre que l’œuvre de Fabienne Verdier, Itinérance (peinture acrylique - 2019), précédemment exposée dans l’espace d’accueil du Musée, a pris place également dans les collections qui comptent quelque 6 000 pièces d’art moderne et contemporain.
L’artiste
Né en 1978 à Blida en Algérie, diplômé des Arts Décoratifs de Paris et d’un troisième cycle en Arts plastiques à la Sorbonne, Mohamed Bourouissa vit et travaille à Paris, où il est représenté par Kamel Mennour.
Artiste éclectique, il s’exprime d’abord par la photo et la vidéo mais aussi par le dessin, ou encore par des installations performatives. Son œuvre est traversée par les thèmes des communautés et des territoires, de la circulation et de l’échange (des idées, des humains, des marchandises, du pouvoir et de la valeur), de l’histoire des migrations et de la manière dont elle s’écrit. Mohamed Bourouissa entend observer le monde, raconter les autres et donner une image à ceux qui en ont été privés.
Précédés d’une longue phase en immersion, chacun de ses projets construit une situation d’énonciation nouvelle. À l’encontre des constructions médiatiques simplistes, l’artiste réintroduit de la complexité dans la représentation des marges de l’hypervisibilité.
Son travail a été exposé dans le cadre de nombreuses expositions personnelles et ses œuvres figurent dans des collections de premier plan : Musée d’Art Moderne, Maison européenne de la photographie et Centre Pompidou à Paris, Fondation Barnes à Philadelphie, Stedelijk Museum d’Amsterdam, LACMA à Los Angeles, etc.