Ciou À la pointe du pop art
Artiste de renommée internationale, Ciou aime invoquer dans ses œuvres une sarabande de créatures imaginaires d’où émergent les visages diaphanes de sorcières japonisantes, qui vous fixent de leurs yeux démesurés comme si vous les aviez surprises en plein sabbat. On lui doit douze timbres « signes du zodiaque » colorés et fantastiques, qui fascinent par leur profusion de détails.
Née en 1981, Ciou représente la nouvelle génération de femmes illustratrices, peintres et graphistes qui prêtent leur talent à La Poste pour créer de nouveaux timbres.
Après des études aux Beaux-Arts de Toulouse, la jeune femme réussit dès son plus jeune âge à se faire une place dans le milieu du pop art et du lowbrow. Ce mouvement artistique né de la culture underground américaine des années 1970 trouve son inspiration dans les icônes des cultures populaires japonaise et américaine, les films de série B, la musique rock, le pop art, les comics et les mangas.
En 2004, Ciou présente ses œuvres à New York, dans le cadre d’une exposition collective de lowbrow organisée par la galerie Flux Factory et intitulée Cute and Scary (mignon et effrayant). Elle peint des silhouettes tantôt féminines tantôt animales, caractérisées par un dessin d’une grande force expressive et des couleurs vives qui connaissent un rapide succès international. Depuis lors, elle expose dans le monde entier, du Japon à l’Australie. Son univers pictural, à la fois sombre et merveilleux, invite à un voyage imprégné de culture populaire américaine, mais également d’art baroque européen et d’art contemporain japonais.
À partir de 2009, Ciou se lance dans l’illustration de livres comme Chat siamois, écrit par Guillaume Bianco, et Thumbelina, une réécriture graphique du conte d’Andersen Poucette.
Philaposte fait appel à elle en 2013 pour illustrer un carnet de timbres-poste consacré aux signes du zodiaque. Féérie astrologique propose des personnages suspendus entre rêve et réalité, qui rappellent les yokaii, créatures surnaturelles, monstres et esprits légendaires du folklore japonais.
En 2020, le Musée de La Poste commande à l’artiste une « fresque postale » (photo ci-dessus).
Ciou propose un dessin d’une factrice en tenue revisitée, à cheval. Elle est accompagnée de plusieurs créatures qui l’aident à distribuer le courrier. Leurs sacoches sont remplies de courriers ailés qui s’en échappent.
Cette chevauchée fantastique est caractéristique de l’univers à la fois sombre et merveilleux de l’artiste dans lequel d’ensorcelants personnages féminins et leurs étranges compagnons se mêlent dans une parade surréaliste. Le trait noir et les couleurs ébouriffantes, rendent ces illustrations foisonnantes de détails, encore plus endiablées.